Samedi dernier , je pars comme à mon habitude pêcher le tout venant en Loire (cliquez sur le lien afin de découvrir comment j'aborde la pêche en fleuve : Power fishing en fleuve) je ne me doutais certainement pas qu’elle se terminerait par le plus gros poisson que je n’ai jamais sorti dans toute ma vie de pêcheur.
Ce jour là j’ai à bord Marko, venu faire un reportage sur la pêche de l’aspe pour la chaîne de TV chasse et pêche, la journée se passe bien, aspes et chevesnes sont de la partie et sont immortalisés dans la caméra pour un reportage à venir. Mais toute la journée nous assistons à un étrange balais, les silures hyper actifs sont visibles partout… Vers 16 h Marko repart chez lui sur Paris, je me lance alors dans l’idée de capturer un de ces silures alors que je n’ai rien pour pêcher le silure à bord.
Je navigue d’abord deux kilomètres pour aller capturer des chevesnes sur un poste riche, quelques coups de GIGAN 39 et 2 gros chevesnes de plus d’1 kg nagent dans le vivier du bateau. Je prends mon combo à brochet, une, autant dire que je vais pêcher le silure en "light", surtout dans un fleuve aussi puissant que la Loire! Je fais un montage en tresse directe avec deux gros hameçons triples démontés sur un GAPPA (je sais que ces hameçons sont très costauds), je fixe un chevesne et je le laisse partir sur un des postes où j’avais vu pas mal de silures dans la journée. Le premier poste ne donne rien, les silures sont là, je les vois mais ils me détectent sans doute aussi et partent affolés. Je vais alors sur un poste plus profond (2,5m 3m) sur lequel j’avais détecté de gros échos bien épais sur mon sondeur HUMMINBIRD ONIX 10, je laisse partie mon chevesne dans le courant qui est intercepté aussitôt !
Ferrage immédiat et aussitôt l’impression d’être accroché à un tracteur, c’est lourd, ça colle le fond puis ça démarre lentement mais surement me prenant de nombreux mètres de tresse. Je suis le poisson au moteur thermique tant bien que mal, les minutes se passent et je subis, je ne le décolle pas, on dérive sur plusieurs kilomètres (le courant est très fort sur la Loire), je slalom entre les zones de rochers et les arbres couchés dans l’eau. Je fatigue, mes bras se tétanisent, ma tresse est brulante, mais la canne et le moulinet tiennent bien le coup. J’aperçois enfin le poisson au fond, un vrai tronc d’arbre à nageoires, je prends alors conscience de la difficulté dans laquelle je me suis mis, comment je vais sortir ce poisson qui fait sans doute entre 70 et 100 kg, je suis seul. De longues minutes passent encore, le poisson monte peu à peu sous la surface et repart… je le rate quelques fois à la main, je n’en peux plus, lui aussi fatigue et finit enfin par se laisser saisir. J’ai un mal fou à le hisser dans le bateau, mes mains sont en sang car je n’ai pas de gants, j’interpelle des touristes pour qu’ils me fassent quelques photos de loin.
Le poisson est magnifique ! Exceptionnel ! Je n’en ai jamais vu de si gros. Il est marbré avec des reflets gris et bleutés et surtout il est gigantesque et énorme, ma tête logerait dans sa gueule béante, il est très lourd, très long aussi, je n’ai rien pour le mesurer mais ma SHIGEKI C230 XXH fait 2m30 et sa queue dépasse encore facilement de à 30 à 40cm…. je suis heureux de ce record et de ce combat de titan et c’est avec émotion que je relâche ce géant d’eau douce dans son fleuve pour qu’il continue à couler des jours tranquille. Bon, il n'est pas dit qu'une fois les courbatures partis, que je laisse pas un petit combo de la gamme silure TITAN en permanence sur le bateau!
A bientôt
David Bourdet.